Mes 5 péché capitaux (et demi)
Cette fois dans la série « personne n’est parfait », voici mes péchés capitaux en tant que couvreur :
L’astigmatisme :
Selon Google, « on parle d’une cornée en forme de «ballon de rugby». Par conséquent, les rayons lumineux ne convergent pas sur un seul et même point de la rétine ce qui produit une image déformée et donc, une vision floue de près comme de loin. La vision devient imprécise à toutes les distances. L’astigmatisme est très fréquent. »
En effet, je suis très très myope et aussi astigmate. Sauf que mes lentilles de contact ne corrigent que la myopie…
L’application directe en tant que couvreur est que je suis incapable de compter des jetons s’ils ne sont pas rangés en piles complètes. Si on fait un ruban avec 5 jetons sur la table, je ne sais pas si c’est 4, 5 ou 6 jetons.
Solution : demander directement le chipcount au joueur concerné.
Les connexions synaptiques :
…soit la vitesse de traitement de l’information. Lorsqu’on me raconte un coup de poker, je suis plus occupé à le retranscrire clairement pour pas ne pas me tromper en le recopiant qu’à analyser le coup en lui-même. Je ne matérialise pas le coup comme si j’était en train de le jouer à table. C’est comme si au lieu de me dire une phrase, on me l’épelait en entier… il faudrait mentalement traduire chaque série de lettres par son mot correspondant pour enfin avoir la phrase complète à la fin.
Solution : prier pour ne pas qu’Alzheimer prenne le relais.
Avoir de la chance :
Trouver un coup intéressant à raconter, c’est un peu comme une boite de chocolats… On marche, on s’arrête, on rode, on tourne autour des tables, on cherche un joueur, on assiste à la fin d’un coup, un observe un mec tanker, un autre open avec 4 payeurs et le c-bet flop à fait fold tout le monde… 40 minutes viennent de s’écouler et on n’a toujours pas le moindre coup intéressant. Et à l’inverse, les planètes sont parfois parfaitement alignées et on trouve un coup sympa toutes les 10 minutes.
Mauvaise solution : aller fumer une clope en se disant qu’on aura plus de chance après cette pause.
Solutions : se faire raconter des coups (mais on est jamais à l’abris d’une version non-officielle améliorée) ou raconter des coups pas intéressants mais en complétant avec d’autres infos.
Etre physionomiste :
C’est toujours plus facile et plus vivant de couvrir lorsqu’on appelle les joueurs par leur nom plutôt que par « MP » ou « Jean-Mich »… Encore faut-il connaître tout le monde. Et comme un tournoi de poker est un tournoi open, on va retrouver tous les profils de joueurs différents. Alors on doit évidemment reconnaître les principaux joueurs Français mais aussi les regs étrangers des circuits EPT, les regs du circuit américain (WSOP, WPT…), les joueurs de mid-buy-in (de 1000€ à 5000€), les joueurs low-stacks (moins de 1000€).
Ce qui peut donner des échanges insolites comme entendu hier :
-« Vous êtes d’où ?
– From Toronto (Kristen Bicknell avec l’accent ricain qui va bien). And you ?
– Saint-Etienne ! » avec l’accent français qui va bien aussi. Et fou-rire général à la table.
Solution : regarder un maximum de streaming pour se familiariser avec les November Nine, finalistes EPT, vainqueurs WSOP, deep-runners PCA… que je ne reconnais pas lorsqu’ils viennent faire un EPT. Mais tant pis, c’est beaucoup trop chronophage.
Les pauses clopes :
Lorsqu’on fait du montage vidéo, c’est vachement bien les pauses clopes… ça permet de réfléchir en sortant un peu la tête du guidon pour prendre du recul. Mais lors d’un live coverage, les pauses clopes ne servent à rien, si ce n’est à se faire perdre du temps. On pourrait prétexter un faux truc en faisant croire que c’est un bon spot pour la pêche aux potins. C’est effectivement dans ce genre de cas qu’une croupière peut me raconter par exemple, le coup du joueur de cash-game lors d’un EPT Prague qui a mangé une banane à table puis qui s’est servi de la peau pour se faire un rack et y ranger tous ses jetons dedans… une belle purée jetons/banane.
Solution : marcher très vite toute la journée pour rattraper ces 7 minutes perdues par clope fumée. Et comme plus la salle de presse est loin de la poker-room, plus la distance journalière parcourue jour est longue (environ 7km par jour d’EPT), ça se rattrape plus facilement en EPT.
L’objectivité :
Je reste bloqué sur 5 péchés capitaux alors qu’il doit y en avoir des dizaines d’autres à trouver facilement. Help me haters !
Si je trouve la suite, je ferai un 2ème post : « Seven 2 : les origines du mal » !
Solution : ruser comme on peut… ça fait quand même un 6ème péché capital là.